25 festivals des Pays de la Loire initient une campagne pour sensibiliser les publics sur une question de société, le respect de l’altérité, et prévenir ainsi les violences à caractère sexuel, sexiste, raciste et homophobe lors des concerts. Cette action s’inscrit dans une politique commune de prévention des comportements inappropriés comportant de la formation, de l’information et une communication sur les valeurs portées par ces festivals que sont l’ouverture, la découverte et la convivialité.
25 festivals des Pays de la Loire initient dans le cadre de leur politique de prévention, une campagne contre les violences à caractère sexuel, sexiste, raciste et homophobe. Cette campagne de sensibilisation, réalisée par l’agence Adamytes, à partir de créations de Marine Bouvier, bénéficie du soutien de la Préfecture des Pays de la Loire (Direction aux droits des femmes et à l’égalité) et de l’appui du Pôle de coopération pour les musiques actuelles en Pays de la Loire. Cette campagne s’inscrit dans une démarche globale.
La genèse
Les concerts sont des espaces de découverte et de fête propices à la rencontre. Depuis plusieurs années, des politiques de prévention y sont à l’œuvre pour réduire les risques liés aux comportements excessifs qui sont parfois associés à la fête. Elles permettent de toucher et de sensibiliser les nombreux publics qui fréquentent les évènements culturels tout au long de l’année, et en particulier durant la période estivale.
Récemment, en Europe et en France, des incidents, agressions et violences à caractère sexiste, raciste et homophobe, ont été observés. Reflets d’une société traversée par des phénomènes de repli, de défiance vis-à-vis de l’Autre et de parole dite « libérée », ces comportements sont apparus lors de manifestations culturelles qui semblaient jusqu’ici épargnées. Ces phénomènes ont alerté les organisateurs de festivals et de concerts des Pays de la Loire qui ont choisi d’y répondre, de façon préventive, afin de préserver leurs événements, comme espaces privilégiés de plaisir, de partage et de découvertes artistiques et culturelles.
« En tant qu’organisateurs d’évènements, dans le cadre du groupe de travail « Festivals » animé par le Pôle, nous nous sommes organisés depuis un an pour mettre en place une politique commune de prévention des comportements inappropriés et communiquer sur les valeurs qui font l’ADN de nos festivals : le respect de l’autre, l’ouverture à la diversité, la découverte et la convivialité » explique Thierry Bidet (Les Zeclectiques) lors d’une présentation de la démarche, dans le cadre d’une rencontre organisée par le Pôle au « festival Les 3 éléphants » à Laval.
Communication
Dès cet été, une campagne de communication sera menée en Pays de la Loire. Son objectif est de « sensibiliser les publics et les personnes présentes (artistes, prestataires, bénévoles…) aux comportements inappropriés, tout en communiquant sur les principes de respect et de bienveillance réciproques comme conditions sine-qua-non d’un plaisir partagé » précise Gérald Chabaud (Les Escales). Le résultat attendu est une prise de conscience individuelle et collective, ayant pour conséquence de « bannir des festivals toutes agressions ou violences verbales notamment à caractère sexuel, raciste et homophobe ».
Au-delà des personnes présentes en festival, les réseaux sociaux devront également permettre de sensibiliser un grand nombre de personnes. « Les organisateurs de concerts (hors festivals) qui souhaitent s’associer à la démarche sont bien sûr invités à le faire » ajoute Gérald Chabaud qui dirige également le VIP à St-Nazaire.
Par ailleurs, cette campagne de communication sera articulée aux prérogatives de sécurité et aux autres actions de prévention des festivals. Des actions de formation à destination des équipes, bénévoles et prestataires (notamment de sécurité) ont été mises en place au printemps, avec le soutien financier de l’Etat (Direction aux droits des femmes et à l’égalité). Elles ont permis aux festivals de mieux appréhender le cadre juridique, ainsi que l’intervention auprès des victimes de ces violences.
Photos : Oioo Studio