Illustratrice de formation, Cécile Aurégan est aujourd’hui une artiste indépendante aux multiples activités : peinture, design textile, scénographie et fresque… L’été dernier, elle a pu réaliser une fresque murale avec l’association Cap Ados et aux côtés d’adolescents en situation de handicap.
Ce projet a été réalisé sur un des murs du plan graff (au plateau sportif Port Boyer, 109 route de St-Joseph de Porterie, à coté du collège Rutigliano) de la ville de Nantes mis à disposition par Pick Up Production. L’occasion était trop belle pour ne pas lui poser des questions sur sa pratique, son lien avec Cap Ados et sa vision du plan graff.
Pick Up Production : Quels sont tes liens et l’historique de tes actions avec l’association Cap Ados ?
Je travaille avec Cap Ados depuis 2017. L’envie était là depuis longtemps. L’occasion est venue lorsque j’étais en service civique avec l’association de scénographes Les Oeils à Rennes. À l’occasion d’un projet d’installation de plantes géantes, nous avons proposé à Cap Ados Rennes et Nantes d’intervenir pour réaliser des enregistrements sonores destinés à être affiliés aux structures créées en atelier. L’idée de faire participer l’association à cette création permettait d’intégrer ces jeunes à un projet atypique et insolite. Malheureusement, le plan de base n’a pas vu le jour dans son intégralité, mais le lien avec Cap Ados est resté. L’idée de réaliser des fresques avec cette association est venue à mon arrivée à Nantes, j’ai eu envie de continuer à travailler avec eux et leur faire découvrir une partie de ce que je fais.
PUP : D’où t’es venue cette envie de proposer des ateliers artistiques à des personnes en situations de handicap ?
J’aime travailler avec des jeunes avant tout. Avec Cap Ados, c’est plein de surprises et d’étapes a franchir. L’idée c’est de faire et d’apprécier les moments, peu importe les différences et les capacités. Si on est dans le jugement, à voir le handicap comme une contrainte, plus on créera de la distance. Le but c’est de balayer tout ça, de faire ensemble et de les voir fier·e·s de ce qu’ils et elles ont réalisé à la fin.
PUP : Au-delà des actions culturelles que tu mènes et en tant qu’artiste peintre, comment appréhendes-tu le dispositif du Plan Graff ?
Le plan graff est pour moi une bonne occasion de pouvoir s’exprimer dehors sans avoir de problème « d’illégalité ». Street art ne veut pas forcément dire « vandalisme ». Je trouve ça chouette que tout le monde s’organise autour de cette possibilité de créer en extérieur sans avoir à se planquer. La question de l’espace à choisir aussi est confortable. Quand on te montre la carte du plan graff avec tous les murs disponibles c’est quand même hyper enthousiasmant.
Je pense que ce dispositif a le potentiel pour créer un véritable engouement autour du street art et de sa communauté. C’est quelque chose qui peut être mis en avant pour les projets entre artistes. De plus, avoir des murs qui changent de visuels tous les mois apporterait forcément un truc en plus à la ville. Un musée à ciel ouvert en perpétuel changement. Plutôt chouette.
Photos publiées avec l’aimable autorisation de Cécile Aurégan et Cap Ados.